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lundi 5 mars 2012

I. La société du XXIème siècle : quand modernité rime avec surveillance (1)


a.      Des NTIC liberticides ?

On observe depuis plusieurs années une importante miniaturisation et généralisation des nouvelles technologies. Ce phénomène, permis grâce aux progrès techniques accomplis, est source d’avantages non négligeables car ces technologies (qualifiées par certains de « révolutionnaires ») ont des applications utiles au quotidien.

Mais aujourd’hui plusieurs questions se posent et les débats fusent à propos entre autres des puces RFID, de la géolocalisation ou encore de la vidéosurveillance….



En effet si les nouvelles technologies sont sources de nombreux avantages et présentent un aspect sécuritaire non négligeable, sont-elles pour autant respectueuses de la vie privée ?


Commençons avec la puce appelée RFID (Radio Frequency Identification Verichip). Cette technologie date des années 1940 mais n’a sérieusement fait parler d’elle que récemment.


Il s’agit d’une puce qui fait environ la taille d’une tête d’épingle et qui permet de communiquer des informations grâce à une radio identification à distance. A l’origine utilisée par les industriels pour optimiser la traçabilité des marchandises, elle inquiète à présent certaines organisations de protection des libertés individuelles, et pour cause ! En 2006 le PDG ainsi que deux salariés d’une entreprise de vidéosurveillance américaine se sont fait implanter une de ces puces dans le bras afin de limiter l’accès à certaines informations sécurisées.

On parle même de regrouper les informations médicales des patients sur ces puces pour leur « sécurité ». En effet, en cas d’accident, il suffirait alors de scanner le bras de la personne accidentée pour avoir accès à son dossier médical, des informations précieuses à propos de sa santé qui permettraient de le secourir plus rapidement et surtout plus efficacement.

 En Espagne, une discothèque de Barcelone a également mis en place un système d’implantation de puces qui peuvent être utilisées comme porte-monnaie virtuel et « Pass prioritaire » par ceux qui la possèdent.

Les réactions face à ces informations sont plus que divisées car si certains affirment que les puces implantées sur des humains sont une bonne chose,  en s’appuyant sur des arguments tels que la sécurité apportée par cette technologie (sécurité médicale abordée précédemment, impossibilité de perdre son porte-monnaie ou autres informations), d’autres sont absolument contre et considèrent qu’il s’agit d’une atteinte à leur vie privée. En effet ces puces pourraient permettre de diffuser des informations personnelles à notre sujet et de nous localiser facilement.  Nous pourrions ainsi être surveillés constamment, ce qui pour le moment n’est heureusement pas le cas.

En France, la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) a considéré les étiquettes utilisant la technologie RFID comme étant potentiellement à risque pour les libertés.


Sur Internet, de nombreux internautes échangent leurs opinions et quelques-uns imaginent d’ores et déjà la possibilité pour les gouvernements de créer une immense base de données regroupant les informations personnelles des individus. Une hypothèse probable ? Oui, si l’on considère l’importance qu’a pris le numérique au cours des dernières années. Mais beaucoup espèrent que ce projet ne se réalise jamais, car alors les libertés individuelles seraient sûrement menacées.

En ce qui concerne la vidéosurveillance, on observe une augmentation des installations de ce type dans le but le plus souvent de faire baisser le taux de criminalité et d’améliorer la sécurité. Ces installations, dénoncées par la Ligue des Droits de l’Homme principalement mais aussi par les Verts, constituent une atteinte à la vie privée dans le sens où une grande majorité d’individus ne veut pas être surveillée ou « suivie » mais l’est nécessairement,  puisqu’elle est filmée sans son consentement. La Ligue des Droits de l’Homme a même qualifié dans un communiqué la vidéosurveillance de « liberticide » et « inefficace » en plus d’être coûteuse. Elle a demandé que les citoyens s’opposent à l’augmentation de la vidéosurveillance et que cette dernière soit mieux contrôlée et encadrée dès à présent.

Deux points de vue s’opposent en général : ceux qui pensent qu’il n’y a pas à avoir peur d’être filmé si l’on n’a rien à se reprocher et ceux qui ont peur d’être suivis ou observés à leur insu.


Autre sujet de polémique, la géolocalisation, concept déjà très répandu et en phase de se généraliser. Il est possible actuellement de localiser des individus grâce à leur véhicule, téléphone portable, bracelet électronique ou encore GPS, et ce grâce à une puce et un satellite... Ainsi, la puce placée dans l’appareil émet des informations sur sa localisation et les transmet au satellite. Dans certains cas cela peut s’avérer très pratique (pour les personnes malades, dangereuses, les enlèvements…) mais comme pour la puce RFID ou la vidéosurveillance, on ne souhaite pas forcément que n’importe qui puisse avoir accès à ces informations.

Nous constatons ainsi que les nouvelles technologies sont de plus en plus aptes à obtenir des informations sur nous, que cela concerne notre dossier médical, notre identité ou encore notre localisation… certaines personnes sont prêtes à accepter cela sans soucis mais pour les autres une question principale se pose : sommes-nous prêts à accepter d’être sans cesse « surveillés » sous couvert de plus de sécurité?

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